dimanche 27 janvier 2013

Quelles sont les nouvelles ?

C'était convenu entre nous, le Cercle de Lecture a ouvert la séance sur le cadeau d'anniversaire de Roxane - une liseuse ! Bonne pioche, elle a toutes les qualités et sa propriétaire enthousiaste nous en a fait la démonstration. L'idée fait son chemin...
Puis, nous avons échangé nos "Nouvelles"...

*L’homme qui ne voulait plus se lever, de David Lodge
Ed. Rivage - 1997

Du rire aux larmes, c'est tout un éventail de son art de conteur que David Lodge nous offre. L'auteur, dans une introduction passionnante, situe ces nouvelles, écrites entre 1966 et 1992, en relation à la fois avec sa vie et avec ses romans. Trois histoires d'hiver et trois histoires d'été, typiquement " lodgiennes ".
On retrouve ici l’humour mordant qui a fait le succès de cet écrivain, universitaire spécialiste de littérature, et qui nous donne en première page une remarquable définition de la nouvelle. A conseiller vivement – AML

 *Viol : six entretiens, quelques lettres et une conversation finale, de Danièle Sallenave
Ed. Gallimard – 1999
Mado habite à Saint-Colmer (Nord), dans une cité qu'on a construite en 1960 sur l'emplacement d'anciens jardins ouvriers. Une femme lui rend visite, dialogue avec elle, l'assiste. Mado parle ; elle raconte sa famille, sa fatigue, l'alcool, la vie sans horizons, son désarroi devant la solitude, mais surtout son amour pour Lucien, qui purge en ce moment une peine de dix ans de prison pour viol. Au fur et à mesure de leurs rencontres, on voit se fissurer le fragile barrage de vérités contradictoires. Petit à petit, elle s'achemine vers une insoutenable vérité.
Le sujet est difficile, le livre est intéressant mais pas passionnant. L’auteur a reçu le prix Renaudot en 1980 pour « Les Portes De Gubbio », je suis tentée d’y revenir - MCH

*Mes premiers honoraires, de Isaac Babel
Ed. Folio – 2005


Après l'arrestation de Babel en 1939, un interdit absolu a pesé sur l'homme et sur son œuvre. Son nom fut banni des manuels et des encyclopédies, ses écrits devinrent introuvables. D'où les dix-sept récits recueillis ici, qui s'étendent sur toute la vie littéraire de l'auteur. Comme tous ses écrits déjà connus, ils sont nourris d'expériences vécues. Rien d'inventé, dirait-on, rien d'imaginaire, et cependant, à travers la diversité des thèmes, la présence incomparable de Babel, un composé unique de précision, de densité, d'émotion et d'humour.
De nombreuses nouvelles très bien écrites. Je le conseille vivement - MCH

La vie aux trousses, de Sherman Alexie
Ed. 10/18 – 2005


Ouvriers, bureaucrates, poètes, amoureux ou paumés, les héros de Sherman Alexie sont des Indiens comme on en rencontre rarement dans la littérature contemporaine américaine : ils travaillent, paient leurs factures, aiment, se séparent... Ni victimes, ni nobles sauvages. Leurs histoires sont avant tout des histoires d'amour ou de désamour - entre hommes et femmes, parents et enfants, Blancs et Indiens, stars de cinéma et gens ordinaires.
Je n’ai pas encore achevé ma lecture et réserve donc mon avis, mais les deux premières nouvelles ne m’ont pas vraiment « accrochée » - MPV

Inconnu à cette adresse, de Kressman Taylor
Ed. Editions 84 - 2012
Ils sont tous deux allemands. L'un est juif, l'autre non, et leur amitié semble indéfectible. Ils s'expatrient pour fonder ensemble une galerie d'art en Californie mais, en 1932, Martin rentre en Allemagne. Au fil de leurs échanges épistolaires, Max devient le témoin impuissant d'une contamination morale sournoise et terrifiante : Martin semble peu à peu gagné par l'idéologie du IIIe Reich. Le sentiment de trahison est immense ; la tragédie ne fait que commencer...
On suit la destruction inévitable de chacun par l'autre... Une nouvelle courte et poignante. Chaudement recommandé - MPV

La rue des trois poussins, de Georges Simenon
Ed. Presses de la Cités - 1963

Collationnées en 1963, les quatorze nouvelles de ce recueil ont d’abord été publiées séparément de 1940 à 1945 dans divers périodiques, notamment l’hebdomadaire collaborationniste Gringoire, ce qui explique que Simenon ait été brièvement inquiété à la Libération. Elles ne constituent qu’une infime partie de son oeuvre extraordinairement abondante - quelque 200 romans et 150 nouvelles, sans compter les écrits sous pseudonymes ! Mais elles en partagent les caractéristiques, à commencer par l’inimitable atmosphère et l’ambiguïté des personnages, malgré des intrigues encore plus ténues que dans les romans.
Aucun de ces textes n’est un “Maigret”, auquel on réduit encore beaucoup trop souvent leur auteur. J’ai une préférence pour “Le deuil de Fonsine”, en raison de sa cruauté, de son humour (discret, discret : c’est du Simenon…) et de ses personnages délicieusement détestables. On n’y est pas très loin de Maupassant. En revanche, je n’aime pas du tout “Annette et la dame blonde”, trop midinette pour mon goût – SW

*Les trois roses jaunes, de Raymond Carver
Ed. Rivages – 1999
Ce recueil est le dernier livre que Raymond Carver aura vu paraître de son vivant. Une des sept nouvelles qui y figure relate, les derniers moments de Tchekhov, mort dans une chambre d’hôtel à Badenweiler dans les bras de sa maîtresse, Olga Knipper, après avoir bu une coupe de champagne. Incontestablement l’un des plus beaux, sinon le plus beau Carver.
Ces nouvelles évoquent les états d’âme des gens ordinaires, dans lesquels tous peuvent se reconnaîtr C’est très bien écrit. Je recommande. – FL


Dolores Claiborne, de Stephen King
Ed. Albin Michel – 1993
A Little Tall, on ne sait toujours pas exactement ce qui s'est passé il y a trente ans, et si l'accident qui, le jour de l'éclipse, a coûté la vie au mari de Dolores Claiborne était vraiment un accident...
Aujourd'hui, la vieille dame indigne est à nouveau soupçonnée : la riche et sénile Vera Donovan, dont elle est la gouvernante depuis des décennies, vient d'être découverte morte dans sa demeure.
Seul témoin et seule héritière, Dolores fait figure de coupable idéale. Elle n'a désormais plus le choix : elle doit passer aux aveux. Raconter les étranges phobies qui habitaient sa maîtresse, se souvenir de l'horreur qu'elle a vécu il y a trente ans. Dire toute la vérité : une vérité terrifiante.
Cherchez l’intrus ! Il s’agit d’un roman et non de nouvelles, mais ce titre fait echo au livre « Viol » mentionné plus tôt, aussi avais-je envie d'en parler. C'’est une incontestable réussite, le livre est extrêmement émouvant – FL

La faille souterraine, de Henning Mankell
Ed. Seuil – 2012
Cet opus composé de 5 nouvelles policières retrace, en quelque sorte la "préhistoire" de la carrière du fameux commissaire Wallander. On y voit, au fil des années, comment le caractère de Wallander évolue, vers le pessimisme et une certaine aigreur.
Ces nouvelles sont des clins d’œil faisant allusions à plusieurs scènes des précédents romans. A ce titre, l’ouvrage est plutôt réservé aux aficionados de Wallander – FL


*Ce que dit le majordome, de Javier Marías
Ed. Folio – 2007
Une conversation étrange avec un majordome dans un ascenseur, une histoire incroyable de double, une rencontre avec un fantôme dans un lycée, un mendiant qui se donne une incroyable importance, un homme qui revient dans son foyer après une longue absence et découvre que sa femme l'a remplacé par...son double...
Ce recueil comprend dix nouvelles écrites entre 1975 et 1990, dix nouvelles dont la tonalité et l'écriture ne manqueront pas de surprendre.
Des thèmes potentiellement intéressants, mais le style est morne... – MM

Le malheur des autres, de Anton Tchekhov
Ed. Gallimard - 2004
Nous croisons toutes sortes de gens dans ces nouvelles - du moujik à la cantatrice en passant par les journalistes, les musiciens pauvres, les étudiants, les employés ; nous rions (comment annoncer à un époux sensible le décès de sa femme ou comment se débarrasser d’un invité encombrant ?), nous pleurons face au malheur des autres (l’argent manque…devra-t-on quitter la propriété ?), nous entrons dans un monde incroyablement vivant.

Un dépaysement dès les premières lignes et une plongée dans l’âme humaine. C'est un pur régal ! – MM

*Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, de Eric Emmanuel Schmitt
Ed. Le livre de Poche – 2012
Paris, années soixante. Momo, un petit garçon juif de douze ans, devient l'ami du vieil épicier arabe de la rue Bleue. Mais les apparences sont trompeuses : Monsieur Ibrahim, l'épicier, n'est pas arabe, la rue Bleue n'est pas bleue et l'enfant n'est peut-être pas juif…
Il s'agit en fait d'un court roman, et non d'une nouvelle. Agréable à lire et pétillant, mais qui me laisse sur ma fin – NM


Nouvelles, de Anton Tchekhov
Ed. Livre de Poche – 1993
Dans la seule année 1885, Tchekhov écrit pas moins de cent trente-trois textes qu'il publie sous un pseudonyme. Grand portraitiste russe, médecin, généreux, profondément humain, mais aussi grand amoureux de la littérature. Il nous offre une très belle peinture de la société russe à l'époque des Tsars, faite à petites touches grâce à ces nouvelles très courtes, mais très évocatrices et très bien écrites.
 Retour vers un maître de la nouvelle, observateur impitoyable des comportements humains. Je rejoins Marc sur son commentaire et je recommande très chaudement – NM

*Yentl et autres nouvelles, de Isaac Bashevis Singer
Ed. Stock – 1998
Le recueil tient son titre de la nouvelle éponyme qui a été adaptée au cinéma par Barbra Streisand. Nouvelle bien écrite, mais les autres le sont tout autant et méritent d'être explorées.
Au début du 20e siècle, une jeune fille juive, Yentl, vit avec son père, veuf,  qui lui enseigne secrètement le Talmud (enseignement strictement réservé aux hommes). A la mort de son père, elle enfreint la Torah en se déguisant en homme et prend le nom masculin de Anshel pour intégrer une yeshiva (école religieuse juive) et étudier les textes sacrés...

Cela s'apparente aux contes. Très plaisants à lire, ils font découvrir la culture juive de la Pologne au début du 20e siècle, mais aussi des personnages qui nous font partager leurs doutes, leur choix difficile entre le respect des traditions et la liberté de vivre leurs passions. Ambiguïté entre le fantastique et les mystères de la religion - CP

La grande vallée, de John Steinbeck
Ed. Folio - 1978
Treize nouvelles, dont le célèbre «Poney rouge». Mais un seul livre, dont l'unité est l'amour de Steinbeck pour la grande vallée californienne de Salinas. La vallée où se passent les choses les plus ordinaires du monde - les plus grandes -, le pays où vivent les gens les plus simples, les plus mystérieux des hommes.
Comme Carver et avec le même talent, Steinbeck nous dépeint la vie des petites gens. Je recommmande chaudement - CP


*Thirteen Modern English and American Short Stories, de Ray Bradbury ; Truman Capote ; Roald Dahl…
Ed.
Le livre de Poche - 1988
Treize nouvelles de la première moitié du XXe siècle. Une inquiétante logeuse et un non moins inquiétant locataire. Un espion...espionné et un sergent épris de paix... Une grinçante " histoire de fous "... Les (peu joyeuses) commères des Hébrides et quelques fantômes anglais... Cette collection s'adresse à tous ceux qui désirent découvrir ou redécouvrir le plaisir de lire directement dans la langue d'origine des œuvres choisies pour leurs qualités littéraires autant que pour leur intérêt linguistique.
Plus pour exercer mon anglais, je l’avoue… Les textes ont un peu vieilli ; pas vraiment des nouvelles ; la chute n'est pas toujours au rendez-vous  -  VB


*Le lanceur de couteaux, de Steven Millhauser
Ed. Albin Michel – 2012
Douze nouvelles. Un lanceur de couteaux transgressant les limites de son art, un homme marié à une grenouille, un enfant virtuose du tapis volant... On retrouve ici les thèmes favoris de l’auteur (Prix Pulitzer 1997) : l’artiste dévoré par son oeuvre pour avoir recherché la perfection ; l’enfance de plain-pied avec le surnaturel, le monde de la nuit et du songe ; le rêve américain, sa promesse du « tout est possible », ses échecs cruels ; l’irrésistible et dangereux attrait d’un envers du réel, un monde de ténèbres accessible aux seuls audacieux. L’écriture est acérée, précise et poétique à la fois, d’une grande musicalité.
Des personnages plongés dans l'absurde et qui acceptent leur sort - malaise pour le lecteur. Même si je préfère la longueur d’un roman, je dois reconnaître qu’il y a là quelques pépites, puissantes et jubilatoires et d'une écriture superbe. La nouvelle du tapis volant m’a enchantée !- GA 
 
*La colonie pénitentiaire et autres récits, de Franz Kafka
Ed. Folio – 1972

Dans la colonie pénitentiaire d'un pays indéterminé, un voyageur est appelé à assister à l'exécution d'un condamné. Celle-ci s'effectue à l'aide d'une machine hautement sophistiquée qui permet de torturer le mourant pendant douze heures tandis que les pointes acérées d'une herse lui inscrivent le motif de son supplice dans la chair comme autant de stylets sanglants et mortels.
Ces nouvelles sont dérangeantes et fascinantes à la fois, et même franchement sadique s’agissant de « La colonie pénitentiaire ». Efficace, mais ce n'est pas ma tasse de thé - HL

 Relire Hopper, de Paul Auster et al.
Ed. RMN - 2012
Sept nouvelles, certaines inédites. Sept romanciers américains dont les écrits renvoient aux lumières et aux ombres des tableaux d'Edward Hopper - Paul Auster, Norman Mailer, Grace Palet, James Salter,Walter Mosley, Ann Beattie, Leonard Michaels.
A l’occasion de l’exposition Hopper à Paris, ce petit plaisir s'imposait...  – HL
Dommage que le livre n'ait pas été illustré, mais une blogueuse amie s’est chargée de le faire pour nous, et c’est plutôt réussi : cliquez ici pour voir !
Après cette séance animée, nous avons décidé d'inscrire sur notre prochaine commande L’espoir en contrebande, de Didier Daeninckx, Goncourt 2012 de la Nouvelle.

*Les titres précédés d'une astérisque sont disponibles à la bibliothèque. 

Notre prochain Cercle de lecture se réunira vendredi 22 févier.
L'
Afrique en sera le thème. Nous avons sélectionné des livres sur ce thème à la bibliothèque pour ceux qui le souhaitent.



vendredi 18 janvier 2013

Le nouveau visage de votre bibliothèque

Nombreux sont les lecteurs qui ont retrouvé le chemin de la bibliothèque depuis sa réouverture.

Pour les autres, quelques photos pour la redécouvrir !
Approchez la souris des photos pour prendre la main sur le défilement.

Diaporama Kizoa : Le nouveau visage de notre bibliothèque


jeudi 10 janvier 2013

Une conteuse amie parmi les sorcières

Pour la première séance de l'année, nous avons eu le plaisir d'accueillir Béatrice Aubry, une conteuse de la bibliothèque de Chevreuse, apparemment très inspirée par notre thème des sorcières.
Un kamishibaï a ouvert la séance :
La sorcière Tourbillon, de Véronique Olas ; ill. Marie-José Sacré
Ed. La Nacelle
Il y a bien longtemps, dans ce beau canton du Valais, une sorcière se mit à semer la discorde et à terroriser les habitants. Les enfants qui voyaient bien que leur parents n'arriveraient pas à se défaire de la dame de Tourbillon, échafaudèrent un plan dont l'issue ne laisse de surprendre...

Pour notre deuxième conte, Béatrice s'est inspirée d'un des grands succès d'Agnès Bertron : 
Ma mère est une sorcière, de Agnès Bertron et Myriam Mollier 
Ed. Flammarion - 2004
La maman de Pirella est une sorcière. Elle a plutôt mauvais caractère et elle est pour le moins susceptible. Lorsque la maîtresse lui dit que les sorcières n'existent pas... ni une ni deux, elle la transforme en un affreux crapaud ! Pirella est catastrophée. Elle connaît bien quelques formulettes entendues de sa maman, mais comment réparer le désastre ?

La dernière histoire contée s'est librement inspirée d'un album de Grégoire Solotareff :
3 sorcières, de Grégoire Solotareff
Ed. L'école des loisirs - 2001
Elles sont vraiment affreuses "les 3 S". Dans le genre sorcière, on ne fait pas plus moche ni plus mal luné ! Tout le monde les redoute et évite de passer devant leur maison.
Un jour, elles aperçoivent deux enfants qu'elles décident d'enlever. Mais
 le rire des enfants, qui trouvent les sorcières plutôt amusantes, est vraiment contagieux, et les "3 S" attrapent la rigolade... Depuis, elles ont toujours le sourire, et avec un peu de chance vous les croiserez un jour à la bibliothèque, car de temps en temps elles y racontent des histoires aux enfants...