jeudi 10 novembre 2016

Un grain de sable met son grain de sel à l'Heure du Conte !

Notre jeune public toujours aussi présent, 19 enfants mercredi pour écouter les péripéties d’un grain de sable bien décidé à mettre son grain de sel dans notre séance !!!!!!


Kamishibaï de Rachid Madani

Au Sahara pays des légendes, il fait de plus en plus chaud. Le turban, perdu par le Sultan, offre son ombre et sa fraîcheur aux animaux assoiffés : la gazelle, le scorpion, le faucon, le dromadaire et même un zèbre. Soudain, un vent violent soulève le turban ….




- Isabelle Sartre a entamé une formation de conteuse professionnelle. Afin de se perfectionner auprès d’un jeune public, nous l’avons invitée à nous présenter une de ses créations.

Un grain de sable

Je suis un petit grain de sable.
Un tout petit grain de sable.
C’est ennuyeux, lui répond l’océan.
Un château de sable, je peux le détruire.
Mais…Un tout petit grain de sable !
Je déverse mes attaques sans l’atteindre.
C’est ennuyeux, dit le vent qui tournoie.
Je peux soulever une tempête de sable.
Mais comment faire envoler…un tout petit grain de sable.
C’est agaçant
C’est contrariant.
Un petit grain de sable peut faire s’écrouler tout un mur
Pour reconstruire plus haut, plus beau.
Il suffit d’un tout petit grain de folie pour réussir l’impossible.

En bruit de fond nous avons utilisé notre bâton de pluie et notre boîte à orage.



Bien sûr dès que l’on parle de grain de sable, le marchand de sable n’est jamais très loin !

- Anne nous a lu l’album « Le Marchand de Sable n’a plus de sable » 
de David François, Ed. Limaille



Le Marchand de Sable a vidé toute sa besace dans les yeux d’un enfant. Mais, il reste dix, cent, mille enfants encore éveillés. Que peut faire le Marchand de Sable ?



Les soucis ne s’arrêtent pas là pour le Marchand de Sable, une certaine Marchande de Sable lui joue un drôle de tour !! Elle possède du sable REVEILLEUR …

- Lecture de l’album « la Marchande de Sable » de  David François, Ed. Nathan




Les enfants se sont ensuite retrouvés autour d’un goûter un peu spécial, nous avons fêté les anniversaires d’EVA et ALBAN.


Prochain rendez-vous
Le mercredi 7 décembre 2016 à 16H00
Salle du Conseil

mercredi 9 novembre 2016

L'amitié au Cercle de lecture



Amitié et partage vont de pair, au risque de conséquences inattendues. Barbara s’en amuse dans cette chanson  Cliquez ici gentiment polissonne et écrite en 1897 par Fragson, dont elle évoque au passage la fin dramatique.  





*Marthe et Mathilde, de Pascale Hugues
Editions 84 – 2011
Marthe est française, Mathilde est allemande, toutes deux sont nées en 1902 à Colmar. L’auteure - leur petite-fille - retrace l’histoire compliquée de sa famille, indissociable de l’Histoire de l’Alsace.
L’Alsace, écartelée entre deux cultures, allemande en 1870 puis de nouveau française en 1918  et en 1945. L’amitié indéfectible entre deux femmes, l'une française et l'autre allemande. Deux guerres ont tenté de les diviser, mais leur amitié a survécu à tout. Tantôt vainqueur, tantôt vaincue, elles ont montré à tous, par leur attachement indéfectible, qu'une paix franco-allemande était possible. Devenue journaliste, leur petite-fille raconte le récit exceptionnel d'une amitié au long cours, qui nous plonge dans l'histoire de l'Alsace et des grandes déchirures du XXe siècle.

Passé les premières pages, le récit dévoile tout un pan d’une histoire édifiante et méconnue, ballotée entre la France et l’Allemagne. Qui sait encore qui étaient les "malgré-nous"?... J’ai vraiment beaucoup aimé – GA

Je suis moi aussi tombée sous le charme de cet étonnant récit biographique, qui m’a fait découvrir les soubresauts d’une Alsace dont je ne connaissais pratiquement rien – SV


*Les braises, de Sándor Márai
Ed. Le livre de Poche – 2003
Un livre sur l’amitié et la trahison. Dans un château de la campagne hongroise, Henri, un général de l'armée impériale à la retraite, attend la venue de Conrad, son ami de jeunesse et condisciple de l'école militaire. Cela fait 41 ans exactement qu'ils se sont perdus de vue, depuis cette partie de chasse au cours de laquelle Conrad a pointé son fusil vers Henri, avant de disparaître, sans aucune explication. Pourquoi ce geste? Pourquoi ce long silence? Pourquoi la femme d'Henri, impliquée dans l'affaire, a-t-elle toujours refusé de parler ?

Les braises d’un feu qui va s’éteindre… Une réflexion profonde sur l’amitié, plombée par le poids des origines sociales, le tout sur fond de monarchie austro-hongroise déliquescente.
Le récit léger se fait plus en plus grave, l’un parle, amer, l’autre se tait, chaque nouvelle révélation survient au moment où une réconciliation semble possible… Un récit dans la veine d’un Stefan Zweig. L’auteur est une découverte – GA

Au-delà de l’indéniable parenté avec Zweig, j’ai été frappée par les nombreuses réflexions philosophiques qui sous-tendent l’intrigue. On a le sentiment que la rencontre des deux principaux personnages sera le point d’orgue de leur vie : après, ils peuvent mourir – CP



                                    *Mémé dans les orties, d’Aurélie Valognes
Ed. Le livre de poche – 2016
Ferdinand Brun, 83 ans, solitaire, bougon, acariâtre – certains diraient : seul, aigri, méchant –, s'ennuie à ne pas mourir. Son unique passe-temps ? Éviter une armada de voisines aux cheveux couleur pêche, lavande ou abricot. Son plus grand plaisir ? Rendre chèvre la concierge, Mme Suarez, qui joue les petits chefs dans la résidence. Mais lorsque sa chienne prend la poudre d'escampette, le vieil homme perd définitivement goût à la vie ... jusqu'au jour où une fillette précoce et une mamie geek de 92 ans forcent littéralement sa porte, et son cœur. Un livre drôle et rafraîchissant, bon pour le moral, et une véritable cure de bonne humeur !

Un roman pétillant du début à la fin. On s’attache aux personnages, on ne s’ennuie pas. Je vous le recommande vivement. – DM




*L’amie prodigieuse, d’Elena Ferrante
Ed. Gallimard – 2014












* Le nouveau nom, d’Elena Ferrante
Ed. Gallimard – 2016

Ces romans sont les deux premiers tomes d’une tétralogie consacrée, au fil des décennies, à l’indissoluble amitié des deux héroïnes. La traduction française du troisième volume paraîtra en janvier, mais la totalité de la saga est depuis longtemps disponible en italien.
L’amie prodigieuse relate l’enfance et l’adolescence d’Elena –la narratrice– et Lila dans l’atmosphère violente des bas-quartiers napolitains, à partir de la fin des années 50. Pourtant incroyablement surdouée, Lila devra quitter l’école pour travailler dans la cordonnerie de son père, tandis qu’Elena pourra suivre des études secondaires.
Dans Le nouveau nom, toutes deux poursuivent par des voies divergentes et parsemées de trépidations douloureuses leur ascension vers l’accomplissement personnel et une liberté chèrement acquise. Au début du miracle économique italien, mais aussi dans une société dominée par le machisme, les destins de l’intellectuelle Elena et de l’impétueuse Lila ne cessent de s’entrecroiser, face à des hommes dont force est de reconnaître qu’ils ne font guère le poids.

Ces deux romans sont de ceux que l’on n’oublie pas. Dès l’enfance, les relations des deux amies sont d’une remarquable complexité : on y trouve certes admiration, solidarité, émulation et empathie, mais aussi jalousie, envie, rivalité et souvent cruauté. Entre une Elena faussement sereine et une Lila qui semble la réincarnation de Scarlett O’Hara, l’amitié finit pourtant toujours par l’emporter. On attend impatiemment la suite. – SW

L’ordre chronologique n’est pas impératif : j’ai lu le deuxième tome sans connaître le premier, ce qui ne m’a pas empêchée de le trouver passionnant. Mais maintenant, j’ai vraiment envie de mieux connaître le passé des deux héroïnes. – GA


* Les vieux fourneaux, de Wilfrid Lupano et Paul Cauuet
Ed. Dargaud – 2014 et 2015

Ils sont trois septuagénaires, amis depuis l’enfance, que la vie a séparés un temps, puis réunis à nouveau. Ils animent l’automne de leur vie de péripéties dévoilant un passé bien moins lisse qu’il n’y paraît. Quant à l’avenir, ils l’occupent intensément sur fond de lutte des classes et de choc de générations. Ces ex soixante-huitards sont toujours aussi engagés, à la différence de certains de leurs contemporains. Les trois tomes de la BD –un pour chacun d’eux, mais un quatrième est attendu sous peu– nous plongent dans leur passé, leurs luttes, leurs succès et défaites, leurs failles et leurs doutes, leurs secrets et surtout leur aspiration à une vie meilleure.
Terriblement humain, le scénario de Wilfrid Lupano est une comédie touchante et sympathique, rocambolesque et jamais caricaturale. Aiguisés et percutants, les  dialogues soulignent les personnalités de ces terreurs pour rire, hautes en couleur et toujours attachantes. Le dessin de Paul Cauuet est dans la tradition de la ligne claire, suffisamment réaliste pour crédibiliser les personnages, sans tomber dans la caricature. Dynamique et piquant, habilement cadré, il utilise des couleurs sobres ou des sépias qui mettent en valeur le sujet de la case ou émaillent les flash-backs.
Cette petite série incite-t-elle à ne pas vieillir tranquillement ? En tout cas, loin de tourner à une succession convenue de gags de gagas, c’est un régal de truculence et une ode à la vie, fût-elle turbulente. Elle se lit d’un trait et se relit avec plaisir.

Cette BD me fait penser à un petit bijou du cinéma en noir et blanc : «Les vieux de la vieille», tiré d’un roman de René Fallet et réalisé en 1960 par Gilles Grangier (scénario et dialogues de René Fallet et Michel Audiard). Amis de toujours, trois ancêtres –Pierre Fresnay, Jean Gabin et Noël Noël, excusez du peu– quittent leur village sur un coup de mou pour aller vieillir en douceur à l’hospice. Comme on s’y ennuie à mourir, ils se font la belle et reprennent leurs frasques en vidant force chopines. L’esprit de cette jolie farce est, à un demi-siècle d’écart, celui qui anime aussi notre BD. Ce ne sont pas les dernières braises qui chauffent le moins, et les dialogues y sont ciselés comme Maitre Audiard savait le faire : «Saouls comme cochons, on rigolera à s’en faire péter les bretelles, on s’ra heureux comme dans un litre». – MM



* Les prépondérants, d’Hédi Kaddour
Ed. Gallimard, 2015 (Grand Prix du roman de l’Académie française 2015)
En 1922, une équipe de tournage américaine vient tourner un film (« Le guerrier des sables») à Nahbès, petite ville du Maghreb. Cette intrusion hollywoodienne, synonyme de modernité et de de liberté, bouleverse le quotidien des habitants et avive les tensions entre les notables traditionnels, les colons français imbus de leur supériorité supposée et les jeunes nationalistes épris d’indépendance. Raouf, Rania, Kathryn, Neil, Gabrielle, David, Ganthier et d’autres se trouvent alors pris dans le tourbillon d’un univers à plusieurs langues, plusieurs cultures, plusieurs pouvoirs. Certains font aussi le voyage vers Paris et Berlin, qui recommencent à se déchirer sous leurs yeux. Ils tentent tous d’inventer leur vie, s’adaptent ou se révoltent. Il leur arrive de s’aimer dans la grande agitation des années 1920.
Ce roman aux parfums de conte oriental réunit avec subtilité les deux cultures occidentale et autochtone, et fait naître des amitiés inattendues fondées non pas sur l’appartenance communautaire, mais sur les affinités culturelles et les lectures, dans un contexte historique difficile. A lire absolument – CP  


Fille noire, fille blanche, de Joyce Carol Oates
Ed. Philippe Rey, 2009

Elles se rencontrent au cœur des années soixante-dix, camarades de chambre dans un collège prestigieux où elles entament leur cursus universitaire. Genna, descendante du fondateur du collège, est la fille d'un couple très « radical chic », riche, vaguement hippie, opposant à la guerre du Vietnam et résolument à la marge. Minette Swift, fille de pasteur, est une boursière afro-américaine venue d'une école communale de Washington. Nourrie de platitudes libérales, refusant l'idée même du privilège et rongée de culpabilité, Genna essaye sans relâche de se faire pardonner son éducation élitiste et se donne pour devoir de protéger Minette du harassement sournois des autres étudiantes. 
En sa compagne elle voit moins la personne que la figure symbolique d'une fille noire issue d’un milieu modeste et affrontant l'oppression. Et ce, malgré l'attitude singulièrement déplaisante d'une Minette impérieuse, sarcastique et animée d'un certain fanatisme religieux. 

Outre les nombreux souvenirs personnels qu’a évoqués pour moi ce partage d’une chambre d’étudiante, j’ai trouvé particulièrement intéressante cette idée d’amitié non partagée. Peut-on vraiment requérir l’amitié de quelqu’un qui n’en a pas envie ? C’est toute la question de ce petit roman bien plus complexe qu’il n’y paraît. – HL








Avant de nous quitter, nous avons bu le verre de l’amitié. Une nouvelle aventure attend Nicole loin de nous. Nous lui souhaitons beaucoup de bonheur.




*Les titres précédés d’un astérisque sont disponibles à la bibliothèque.
Le prochain Cercle de Lecture se réunira le vendredi 2 décembre à 20h30