mercredi 27 décembre 2017

En décembre, le mensonge s'invite au Cercle de lecture


Le cercle de lecture du mois de décembre a pour thème « LE MENSONGE »



Ce thème évoque immédiatement la chanson Petit bonhomme CLIQUEZ ICI,  ciselée par la grande Anne Sylvestre. Toujours aussi inspirée et malicieuse à 83 printemps, elle donna cet automne à Paris une jolie série de concerts célébrant ses 60 ans de carrière. Chapeau, madame. Et surtout merci.     SW





Mensonges sur le divan, d’Irvin Yalom, Ed. Points – 2007

Psychanalyste reconnu, Ernest Lash s’interroge : s’il se montrait plus proche de ses patients, la thérapie ne serait-elle pas plus efficace ? Lorsque la séduisante Carol Leftman vient le consulter, il pense avoir trouvé la personne idéale pour cette expérience. Mais Carol, convaincue que son mari l’a quittée sur les conseils du thérapeute, a un tout autre projet : le piéger en s’inventant une histoire et une personnalité. Elle cherchera à le séduire pour lui faire enfreindre la déontologie de sa profession.
Cette plongée dans l’univers des « psy» décrit avec drôlerie et sans complaisance les manœuvres, compromissions, coups fourrés et mesquineries de psychiatres à l’ego surdimensionné, avides d’honneurs et de reconnaissance. Mais leur confiance aveugle dans leur propre capacité à juger autrui ne leur évite pas d’être eux-mêmes la proie d’arnaqueurs...
Irvin Yalom, professeur émérite de psychiatrie à l’université de Stanford, utilise un vocabulaire simple et précis pour décrire avec exactitude les techniques d’analyse et les processus de guérison. Il réussit la gageure de transformer ce « pavé » de 600 pages en un véritable thriller psychanalytique.

Le mensonge est ici omniprésent : chez Carol, qui ment délibérément, chez les patients qui  –consciemment ou non– ne sont pas toujours parfaitement honnêtes, mais aussi chez les thérapeutes, tant dans leurs relations avec leurs collègues qu’auprès de leurs patients. Car ils ne leur disent pas tout, soit pour ne pas trop les perturber, soit parce qu’ils ne sont pas sûrs de leurs conclusions.  Je trouve ce roman passionnant si l’on est un tant soit peu intéressé par la psychanalyse, ou simplement par la nature humaine. FB





*Ne le dis à personne, d’Harlan Coben, Ed. Belfond – 2006
Margot et Alexandre, follement amoureux l'un de l'autre, aiment se retrouver chaque année sur le lieu charmant de leur premier baiser. C'est un endroit isolé, au bord d'un plan d'eau. Lors d'un de ces anniversaires estivaux, Margot est attaquée et tuée au retour d'une baignade au clair de lune. Lui aussi pris à partie par les agresseurs, Alexandre n'a pas le temps de se porter à son secours. Il passe plusieurs jours dans le coma, mais survit sans séquelles notables.
Pourtant, la police le soupçonne. Et cette tragédie le hante tous les jours, mais avec encore plus de force à la date anniversaire. Huit ans plus tard, à l’approche de celle-ci, il reçoit un courriel lui demandant de se connecter sur internet à une heure précise. Pour ne pas manquer ce rendez-vous, il doit se rendre dans un cybercafé. Il s’y connecte, visualise un film de caméra de surveillance assorti de l’avertissement “ne le dis à personne”, et découvre sur l’image quelqu'un ressemblant étrangement à sa femme. L’inconnue semble avoir des informations que seule cette dernière peut connaître. Lorsqu'il revient chez lui, un meurtre a été commis et tout semble l'accuser…
Ce roman a été adapté (très fidèlement) à l’écran par Guillaume Canet en 2006, avec François Cluzet, André Dussollier, Kristin Scott Thomas, Nathalie Baye, François Berléand et Jean Rochefort. Quelques scènes ont été tournées dans notre belle région.

C’est un polar efficace et bien mené. Son seul défaut est peut-être d’être trop bien construit. Tout le monde ment : la femme à son mari, le mari aux enquêteurs, le beau-père à son fils… Difficile de s’orienter dans toutes ces fausses vérités, mais c’est bien le but de l’histoire. Et il est parfaitement atteint. La vérité se dévoile au tout dernier moment, avec un «coupable» inattendu. Un bon moment de lecture, riche en adrénaline. MM



*Cher pays de notre enfance, d’Etienne Davodeau et Benoît Collombat, Ed. Futuropolis – 2015
Que serait la vie politique française sans les “affaires” les scandales attisés par la rumeur et les petits arrangements entre amis ? Certes, les compromis font avancer les choses, mais quand ils se transforment en compromissions, la frontière entre bien commun et intérêts particuliers s'estompe dangereusement. Le 3 janvier 1975, le juge François Renaud est abattu devant son domicile lyonnais. Il était sur le point de mettre en lumière les étranges procédés de financement de certains partis. L'enquête n'aboutira à rien et ses dossiers disparaîtront.  De même, les archives de l’ancien ministre Robert Boulin sont détruites peu après sa mort, survenue en 1979 dans des circonstances obscures à l’étang Rompu, à deux pas de chez nous.
Le journaliste Benoît Collombat et l’auteur de BD Étienne Davodeau retournent sur les lieux du crime, interrogent témoins et historiens pour tenter d'éclaircir une certaine façon de gouverner durant les trente glorieuses. Ils mettent vite en cause le Service d'action civique, plus connu sous son acronyme SAC. Créée pour défendre et faire connaître la pensée et l'action du général de Gaulle, cette association va vite se transformer en une sorte de police parallèle au-dessus des lois, bien qu’intimement liée à l'appareil administratif, policier et judiciaire. Mettre les doigts dans sa mécanique pouvait s’avérer dangereux, voire mortel. Les conclusions auxquelles nos enquêteurs sont arrivés s'avèrent effarantes et dignes des pires dictatures. Au final, leur impressionnant travail journalistique prend le dessus et ne laisse que peu de place au dessinateur pour s'exprimer. Celui-ci n'en prend pas ombrage pour autant et dépeint avec justesse et espièglerie cette avalanche de révélations inquiétantes pour la santé de la démocratie. Dérangeant retour sur un passé pas si lointain, Cher pays de notre enfance finit par poser plus de questions que de réponses, signe certain de la qualité de l'investigation menée par ses auteurs !

Il ne faut pas se laisser rebuter par le dessin d’Etienne Davodeau. Il semble manquer de précision, le noir et blanc peut avoir un relent passéiste mais ses camaïeux de gris restituent à merveille les ambiances. Soutenu par le travail documentaire titanesque de cette enquête bicéphale, l’ouvrage nous  fait découvrir –ou redécouvrir–  que nos chers hommes politiques peuvent mentir ou omettre la vérité si ces mensonges servent leurs desseins.  MM





Seule la mer s’en souviendra, d’Isabelle Autissier, Ed. Grasset – 2009

Le 31 octobre 1968, Peter March se lance dans la grande aventure du Golden Globe Challenge, première course autour du monde en solitaire et sans escale. Navigateur dilettante, entrepreneur visionnaire et grand rêveur s’il en est, l’homme compte bien y récolter la gloire et s’inventer un destin.  La puissance aveugle de l’océan ne tarde pas à lui asséner une dure réalité : ni lui, ni son bateau ne sont à la hauteur.  Seul face à la mer, sans autre repère qu’une conscience de plus en plus chancelante, il fabrique le plus fascinant des mensonges commis sur un voilier : il invente sa position et ne quitte pas l’Atlantique Sud, attendant discrètement le retour des autres concurrents au détour du terrible cap Horn pour se remettre dans leur sillage. Mais rien ne se déroulera comme prévu.
S’inspirant autant de son expérience en solitaire que du drame vécu par le navigateur Donald Crowhurst, Isabelle Autissier raconte avec fascination l’affrontement entre un homme et l’océan, entre la raison et la folie.

Un roman ? Pas tout-à-fait, la triste histoire de Peter March et de son trimaran Sailahead étant calquée sur celle de Donald Crowhurst à bord du Teignmouth Electron. Mais le recours à la fiction permet à Isabelle Autissier de raconter ce drame selon un double point de vue : celui du marin lui-même et celui de sa fille Eva, que l’angoisse et les doutes feront mûrir prématurément. Dans ce premier roman, écrit avec beaucoup d’humanité, la navigatrice a trouvé le ton juste, sans jamais abuser d’un vocabulaire nautique risquant de rebuter les plus terriens de ses lecteurs.  SW 





*L’adversaire, d’Emmanuel Carrère, Ed. Gallimard – 2002

Le 9 janvier 1993, Jean-Claude Romand tue sa femme et ses deux enfants, puis ses parents, avant de tenter d’assassiner sa maîtresse et de se supprimer. Ce massacre est l’aboutissement de dix-huit  années d’un incroyable mensonge : pendant tout ce temps, il s’est inventé une profession de médecin et de chercheur à l’OMS, lui dont les études de médecine n’ont jamais dépassé la deuxième année (il en a bien suivi les cours douze années durant, mais sans passer les examens ni effectuer les stages). De quoi vivait-il ? Escroqueries, en conseillant à ses parents et beaux-parents des placements en Suisse aussi mirifiques que discrets, mais surtout totalement fictifs. Les demandes de remboursement de son beau-père (dont le décès apparemment accidentel n’a jamais été totalement élucidé), puis de sa maîtresse, semblent avoir précipité la conclusion du drame.
Condamné le 2 juillet 1996 à la réclusion criminelle à perpétuité avec une période de sûreté de vingt-deux ans, il est libérable depuis janvier 2015. Il reste toutefois incarcéré. En prison, il restaure dans un atelier des documents pour l’INA… et soigne ses codétenus.

Emmanuel Carrère, qui excelle dans les récits biographiques (Limonov, d’autres vies que la mienne), cherche à comprendre les raisons de cet énigmatique écheveau de mensonges. Ecrit avec le recul nécessaire, son livre adopte un rythme tel que nous le lisons comme un roman. Tous les détails en sont importants, y compris les digressions de Carrère sur sa vie privée. Il est donc difficile de le résumer ou d’en sélectionner des passages. Apporte-t-il des réponses précises ? Non, ce serait impossible. Mais il nous fait réfléchir au mystère de ce plus absolu des mensonges. CP



Merci à François qui, en dépit de son absence, nous a fait part de son choix, et excellentes fêtes de fin d’année à tous,






Prochain rendez-vous
Samedi 13 janvier 2018
Thème : “du livre au film”


mardi 19 décembre 2017

L'heure du conte fête Noël !


La Bibliothèque a accueilli les enfants pour fêter Noël avant l’heure. 29 enfants et 11 adultes ont répondu présents.



La séance a débuté par la lecture d’un album.


LE BONHOMME DE PAIN D’EPICE de Cheze Bernard

Dans une petite maison vivaient un vieux et une vieille. Un jour, la vieille met au four un petit bonhomme de pain d'épice, yeux raisins, nez noisette, bouche cerise. Quand elle ouvre le four, hop, le petit bonhomme s'enfuit en criant : " Si tu veux me manger, il faudra m'attraper !
Je suis le bonhomme de pain d'épice, rapide et plein de malice ! " Le vieux lui court après, bientôt suivi de la vieille, de la vache, du cheval. Chacun veut le manger, personne ne peut l'attraper. À moins que le renard ne soit le plus rusé...








LE THEATRE DE PAPOU était de sortie ce mercredi.


« LE NOEL DE BORIS »

Boris originaire d'un petit village des Yvelines reçoit pour Noël, ses amies Kéya africaine et Amika japonaise. En attendant que Boris leur prépare un magnifique sapin de Noël, nous en profitons pour demander à Kéya et Amika comment se célèbre un Noël dans leur pays. Par contre, Boris n'est vraiment pas doué pour décorer un sapin, heureusement que les enfants sont là pour l'aider...










Prochain rendez-vous

Mercredi 10 janvier 2018
à 16H00

salle du Conseil